The NEAL MORSE BAND @ Rockhal – 27 mars 2019

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Un naufrage. Ce concert est un naufrage…
La bière était fraiche au bar et la compagnie agréable. Dans le cas contraire, nous aurions levé le camp bien avant l‘intermission prévue après une heure de concert, comptant échapper à une seconde partie qui ne pouvait qu’être aussi catastrophique et affligeante que la première. De mémoire, cette poudre d’escampette ne nous avait plus titillé l’arrière-train depuis notre dernier OPETH (à moins que ce ne soit notre dernier DREAM THEATER … ?!) ici même au Luxembourg. C’est dire.

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Comment peut-on encore écrire, en 2019, une oeuvre conceptuelle de la trempe de "The Great Adventure" qui transpire davantage la naphtaline et le ressassé que l’oeuvre majeure ou le sommet créatif…?! Le père MORSE – qui n’est quand même pas n’importe qui – nous balance un nouvel opus progressif aussi passéiste qu’affligeant. Artwork, codes, compositions, sonorités, thèmes, mise en scène,… tout suinte le rock (dit) progressif dans tout ce qu’il a de plus pompeux et surtout de plus pompant. Dans tout ce qu’il a de pire et de prétentieux. Ce double album d’1h40 (composé de deux mouvements principaux, le tout divisé en cinq chapitres) est intégralement joué se soir: on boit le calice jusqu’à la lie. Ca se veut grandiloquent, épique et flamboyant, mais ce n’est qu’insipide, téléphoné et prévisible…

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100 minutes durant, Neal MORSE nous balance sa (re)transcription du roman allégorique chrétien "The Pilgrim’s Progress", écrit par John Bunyan au XVIIe siècle (… nous apprend-on): une histoire, une quête initiatique dans laquelle l’intervention de chaque protagoniste est incarnée par un membre, et donc par une voix. Si l’essentiel des prestations vocales restent assurées par MORSE himself, une part importante est accordée à Bill HUBAUER (keyboards); les parties vocales de Mike PORTNOY restent assez limitées – hormis les choeurs.

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Pourtant, les talents de composition de Neal MORSE qu’on connait pour ses albums précédents sont – ou étaient, devrions-nous écrire – de haute volée. Mais ses envolées n’ont présentement plus rien de grandiloquent ni d’efficace – que du contraire. On ne frise pas le pathétisme, on y sombre corps et âmes. Mention spéciale cependant à Randy GEORGE au jeu de basse impressionnant (mais peu audible dans cette soupe) et à Eric GILLETTE qui fait ce qu’il peut à la guitare pour donner sans esbroufe un peu de consistance à cette bouillabaisse sans faire d’ombre au patron.

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Quelques fulgurances sont tout de même (un tout petit peu) présentes en seconde partie du set – à partir donc de la 100ème minute ! – juste de quoi donner tout le gras nécessaire à la suite du concert et surtout au rappel qui s’en suit encore dans la foulée (d’une demi-heure tout de même): un medley du meilleur effet pour relever un tant soit peu le niveau général et terminer en beauté. Comme quoi, tout n’est pas à jeter chez Neal MORSE – que du contraire – quand il était encore de ce bas-monde et non pas enlevé par ses pilgrims, envoûté par ses lutins et décérébré par ses feu-follets…

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